Depuis 2003, les spectacles se suivent mais ne se ressemblent pas.
D’abord, revenons à la genèse du festival. Installez vous confortablement dans votre fauteuil et lisez la formidable aventure du Festival du Hérisson.
1903 : Remontons un peu dans le temps. Barbizon était alors rattaché à Chailly-en-Bière. Barbizon souhaitait son autonomie et l’obtint cette année là.
2003 : Monsieur François DOUZOUER, conseiller municipal, Vice-président du comité des fêtes, sur la demande de Monsieur le Maire Jean Guénin, organise, à l’occasion du centenaire du ‘‘Village des peintres’’, un festival de théâtre amateur.
Au début, Monsieur DOUZOUER et sa petite équipe, afin de créer une Association, cherchent un financement auprès de la Communauté de Communes présidée alors par le maire de Saint-Sauveur-sur-École, Monsieur Poiré ainsi que du Conseil Général sous l’égide de Monsieur Walker. Pour obtenir ce financement, deux conditions préalables sont demandées :
S’engager de façon pérenne sans faire de l’ombre aux autres manifestations ayant lieux au cours de l’année.
Trouver une date où les troupes d’amateurs sont disponibles pour présenter leurs travaux. La promotion des auteurs et acteurs de notre région faisant également partie de leurs préoccupations.
Pour obtenir une partie de ce financement, Monsieur Poiré exige que ce festival nommé pour la première ‘‘Festival de théâtre de Barbizon’’ devienne un festival regroupant les dix villages de la Communauté de Communes et s’appelle naturellement ‘‘Festival de théâtre du Pays de Bière’’. Les pièces auront la vocation d’être présentées dans plusieurs salles au cours des festivals suivants.
Après maintes réflexions, l’équipe décide que le festival aura lieu tous les ans, les deux derniers week-ends de novembre, pour laisser aux troupes le temps de reprendre leurs spectacles. A l’origine trois pièces par week-end sont présentées. Pour l’avant-première, la ‘‘Compagnie des 5 pignons’’ crée une pièce sur la vie de Jean-François Millet, d’après l’œuvre de Monsieur Roger KARAMPOURNIS.
L’équipe décide également, dans un souci de convivialité entre le public, les acteurs de l’Association et les comédiens, de partager, à l’issue des représentations, une brioche géante autour d’un chocolat chaud. Les acteurs pouvant prendre le temps d’échanger avec leur public. Cette brioche deviendra l’un des symboles du festival et sera largement appréciée par tous.
Pour rencontrer les troupes provenant d’horizons, parfois, lointains. Monsieur DOUZOUER prend contact avec l’équipe du TSM (Théâtre Seine et Marnais) et profite aussi de l’expérience du festival de théâtre de Nangis. Cela lui permet d’établir une liste de troupes qui pourraient participer au festival. D’année en année, cette liste s’étoffe, le bouche à oreille fonctionne, le festival commence à obtenir une renommée méritée. Les auditions se multiplient. Cela devient un travail de Titan : plus de soixante candidatures dans l’année. Une zone géographique de plus en plus vaste, s’étend au-delà de la Seine-et-Marne, englobe une partie de l’Île-de-France voire du Loiret. Les week-ends de l’équipe organisatrice sont sacrifiés sur l’autel du théâtre qui parcoure des kilomètres pour offrir aux spectateurs des pièces de qualité, jouées par des passionnés toujours amateurs.
Après onze ans de bons et loyaux services, Monsieur DOUZOUER passe le flambeau à Monsieur BRÉBIN qui prend la relève pour assurer la pérennité du festival.
Que de temps passés sur les routes pour visionner ces pièces, pour organiser, au cours de réunion, la répartition des tâches, le choix des spectacles.
Puis, Monsieur BRÉBIN, partant à la retraite, décide de passer celle-ci en Bretagne et quitte ses responsabilités au sein de l’Association. Il ne nous laisse pas orphelin, Monsieur et Madame Perriard, comédiens et metteur en scène mettent leurs compétences au service du festival avec le même souci de justesse. Leur passage n’est que de courte durée mais de grande qualité, qu’ils en soient remerciés.
La Communauté de Commune s’agrandissant, le Pays de Bière est englobé dans la Communauté d’Agglomération du Pays de Fontainebleau, ouvrant le festival à d’autres communes. Le festival lui-même change de nom pour devenir le Festival du Hérisson, cet emblème choisi quelques années auparavant, symbole de douceur, de courage et de piquant, d’émerveillement et de plaisir.
De nouveaux acteurs décident de rejoindre son organisation. L’équipe se rajeunit et une nouvelle présidente reprend le flambeau. Madame Sylvie LELIEVRE s’entoure d’un bataillon de bénévoles proposant aux anciens une nouvelle vision avec des personnes aux compétences très diversifiées dans la technique et dans la communication.
Cette équipe porte un très vif intérêt aux valeurs véhiculées par le théâtre amateur. Ses prérogatives sont toujours les mêmes qu’au début de l’aventure. Pour apprécier notre festival, il convient de ne pas se faire d’idées préconçues. Toutes les formes de théâtre ont le droit d’y être programmées. Nous souhaitons que tous les choupissons (bébés du hérisson) que nous sommes et que vous êtes, découvrent nos coups de cœurs culturels.
Et oui déjà vingt ans et un public toujours fidèle. Sans vous, que ferions nous, que serions nous ?
Quel bonheur de voir qu’il y a encore un peu de culture pour nous donner foi et courage. Quel bonheur de découvrir des talents cachés dans les méandres de la création.
Bon festival à tous.
Pascale Prévot, membre de l’équipe.